Benoît Virole – Figure de
Rey (Ecpa éditeur) www.benoitvirole.com
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Selon nous (Benoit
Virole), le test de la
copie de la figure complexe de Rey fournit trois classes
d’informations :
- Une information sur la construction gnosique. La copie de la figure sollicite
un modèle géométrique interne correspondant à son analyse gnosique par
le sujet et à l’identification de sa structure interne (rectangle
central). On distingue sept types de construction allant du type I
correspondant à une analyse gnosique optimale au type VII, forme
gnosique la plus dégradée. Les normes typologiques varient selon l’âge
de maturation. Les types I et II, prédominent à partir d’une
dizaine d’années (Osterrieth, 1945)(Rey,
1959). Les types I et II peuvent être amalgamés car ils dénotent une
construction gnosique par extraction de la structure centrale (le
rectangle de base, élément 2). Le type III est une analyse par
contour externe, il aboutit généralement à une figure finale
reconnaissable mais sans utilisation de la structure de base, Le type IV
est une concaténation d’élément sans analyse gnosique globale. Le type V
résulte d’une reproduction d’un seul élément devenu prégnant pour le
sujet, sur un fond indifférencié. Le type VI résulte d’une réduction à
une schème familier, dénotant une incapacité d’analyse gnosique
abstraie, et le type VII, généralement pathologique, est une
reproduction lacunaire d’éléments isolés disjoints. La totalité des études de
validation ne montre aucune distinction entre filles et garçons.
- Une information sur la réalisation praxique. La précision du trait,
la justesse de la restitution formelle d’un élément de la figure et le
positionnement des éléments les uns par rapport aux autres renseignent
sur la qualité de la réalisation praxique (contrôle du geste graphique).
- Une information sur le traitement en mémoire. Si on a réalisé
l’épreuve de restitution différée, on peut comparer la forme copiée et
la forme mémoire. Dans la plupart des cas, le type est dégradé en
mémoire, par exemple d’un type III à un type IV .
Parfois le typage est identique, parfois il est amélioré en mémoire,
montrant une re-catégorisation mnésique (par
exemple, une copie de type III devient une reproduction mémoire de type
I).
Les deux premières
classes d’informations sont relativement indépendantes. Un type I peut
s’accompagner d’une mauvaise réalisation praxique. Une bonne réalisation
praxique (précision du trait, justesse de restitution d’un élément) peut
s’accompagner d’une mauvaise gnosie de la structure interne. Un des problèmes
posés par la cotation classique par le calcul du nombre d’éléments correctement reproduits
et qu’elle mélange les deux types d’information.
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Type I. Le sujet dessine en premier
le rectangle central puis les
éléments connexes. Il a identifié, par une analyse visuelle, la structure
interne de la figure et la reproduit en organisant le positionnement des
éléments par rapport à cette structure de base. Ce type sollicite une
planification mentale précédent l’exécution. L’exécution
nécessite la visée prospective des droites et la maîtrise des angles. Il
est observable à partir de 9 ans confirmant les thèses de Piaget sur
l’aspect très tardif de l’acquisition de la représentation de l’espace.
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Type II. Le sujet dessine en premier
un élément périphérique (souvent la croix) puis dessine le cadre central et les
éléments adjacents. Il perçoit bien la distinction entre le rectangle
central et le grand triangle supérieur. La forme finale est similaire au
modèle et sans l’usage des couleurs, rien ne permet au final de distinguer
un type I d’un type II. Il y a bien eu détection de la structure interne de
la figure, et celle-ci est utilisée comme contrôle de la réalisation, mais
non comme modèle de réalisation.
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Type III. Ce type est similaire au type
II mais de moins bonne qualité car le sujet a négligé la distinction entre
le rectangle central (non perçu) et le triangle. La stratégie de
réalisation est par imitation du contour global de la figure en négligeant
l’analyse de la structure interne. Ensuite, le sujet positionne les éléments
intérieurs, parfois mal positionnés.
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Type IV. Le sujet dessine en premier
un élément périphérique puis continue par concaténation d’éléments
successifs sans se référer ni au contour global de forme, ni au rectangle
central. La
forme finale
comporte des erreurs de positionnement d’éléments. Il n’y a
pas usage d’un modèle gnosique interne mais une copie par secteurs sans
intégration de la structure interne de la figure. Elle peut s’accompagner
de négligences de secteurs. Après 9 ans, ce type de réalisation est anormal
(dyspraxie visuo-spatiale ?)
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Type V. Détail sur fond confus. On reconnaît des
éléments de la figure mais ils sont agencés dans un patchwork confus sans
aucune structure formelle globale. Après 7 ans, ce type reflète une
pathologie globale de l’intégration (psychopathologie, trouble cognitif)
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Type VI Réduction à un schème
familier. Le sujet reproduit une église, ou un poisson, un bonhomme à l’intérieur
d’une maison (etc.). Il échoue à l’analyse gnosique abstraite et se
récupère sur un schéma figuratif familier.
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Type VII incomplet. Le sujet dessine
quelques éléments épars, souvent disjoints ou réalise une forme de
gribouillage.
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Normes
classiques
(2 points par élément correctement réalisé
et correctement placé, max 36 (18x2))
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copie
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DS
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Mémoire
|
DS
|
6 ans
|
18
|
8
|
9
|
6
|
7 ans
|
22
|
7
|
11
|
7
|
8 ans
|
27
|
7
|
13
|
7
|
9 ans
|
30
|
5
|
16
|
7
|
10 ans
|
31
|
5
|
17
|
7
|
11 ans
|
32
|
4
|
18
|
7
|
12-13ans
|
33
|
4
|
20
|
6
|
14-15ans
|
34
|
2
|
24
|
6
|
16-17ans
|
35
|
2
|
25
|
6
|
18-19ans
|
36
|
2
|
26
|
4
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an analysis and a new technique for single-cas
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