Description
des formes de
connaissance |
q
Les connaissances
ne sont pas stockées sous des formes logiques d’attribution de propriétés
mais sous forme d’écart aux prototypes (modèles de la mémoire sémantique).
Ces prototypes sont assimilables à des attracteurs
eux-mêmes soumis à une forme de syntaxe constituée d’interactions physiques
(inclusion, fusion, excision, etc.) q
Les concepts
naturels ne sont pas constitués au travers d’une
logique des classes. L’appartenance à une classe n’est pas définie par tout
ou rien à partir d’un critère d’exclusion (par exemple :
fauteuil avec accoudoir, chaise sans accoudoir) mais par degré de similitude aux prototypes d’une classe,
donc les exemplaires les plus typiques ou représentatifs. q
Tous les
exemplaires ne sont donc pas équivalents sous l’angle de leur appartenance et il existe des frontières non clairement délimitées
entre des classes voisines. q
De façon
générale, on commence à raisonner à partir des prototypes ce
qui peut conduire à des erreurs. Les connaissances ne sont pas codées dans la
langue naturelle mais dans un code propositionnel
plus abstrait, formalisé à partir de la logique des prédicats. q
Il existe une distinction entre les connaissances
déclaratives et les connaissances procédurales. Certaines connaissances
peuvent avoir un double mode d’existence. Les
premières ont une forme indépendantes des actions alors que les secondes sont
encapsulées dans des actions. La prise de conscience chez Piaget concerne la
transcription en déclaratif de ce qui est encapsulé
dans les procédures. |
Les
modes d’organisation des
connaissances |
Ils
peuvent être de trois types : q
Réseau
sémantique permettant l’héritage de propriétés q
Réseau
propositionnel permettant aussi l’héritage de propriétés q
Schèmes, scénarios,
script. Paquets d’informations fortement structurées. |
La
construction de savoirs à partir de l’expérience |
q
L’apprentissage
par l’action est l’acquisition de connaissances à
travers l’activité mise en jeu pour atteindre un objectif. Généralement le
sujet cherche d’abord à adapter à la situation présente une procédure connue
pour une situation jugée semblable plutôt que d’analyser la situation et de construire une procédure à partir de cette analyse. |
Les formes de progression
|
1° par
modification de la représentation et de la conceptualisation de la
situation : q
Choix
d’un domaine de référence (analogies), q
q
dissociation de
deux facteurs préalablement confondus, q
appel à des entités non directement
observables, q
prise en compte de contraintes préalablement
ignorées q
abandon de
contraintes non pertinentes. 2° par modification de la procédure. q
Changement de
règles de décision, q
Construction de
macro-actions, q
Changement ou
l’enrichissement de la structure des buts et des
sous-buts. |
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Ce
déclenchement repose sur la conjonction d’un état particulier de connaissance
du sujet et de l’état présent de la situation, laquelle fait apparaître une
contradiction ou impose une mise en relation. |
Mécanismes
d’acquisition
|
q
Par rétroaction
avec son double aspect : sanction par réussite ou échec et information
rétroactive (comportementalisme) q
Test
d’hypothèse Si A Þ Alors B q
La
généralisation inductive q
La
généralisation déductive q
Transfert entre
situations spécifiques et extraction
de la structure abstraite invariante (pb. de la sublimation) |
dans
la cognition |
q
Processus
d’extraction de l’ information vs
processus consistant à aller au–delà de l'information donnée. q
Raisonnements
subordonnées à des règles d’inférence vs
aux raisonnements procédant par construction d’un modèle mental q
Processus
d’intégration de connaissances particulières en une connaissance plus
générale vs aux processus d’application d’une
connaissance non spécifique à une situation. |
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La cognition comme recherche
d'invariances. – Selon Bernard Gibello, on peut considérer le
développement de la cognition comme un processus de recherche d'invariance et
ainsi délimiter plusieurs étapes :
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Période sensori-motrice |
De
la naissance à 2 ans |
La cognition comme système auto-régulateur (Piaget). - "…l'ensemble des opérations de la pensée et tout spécialement les opérations logico-mathématiques élémentaires (opérations additives et multiplicatives de classes, de relations et de nombres ou de métrique spatiale, correspondances, isomorphismes, etc.) peut être considéré comme un vaste système autorégulateur qui assure à la pensée son autonomie et sa cohérence." Piaget J., Biologie et Connaissance, Gallimard, 1967, Delachaux et Niestle, 1992 p. 28. Organisation des schèmes sensori
moteurs jusqu'aux actes
d'intelligence pratique par compréhension immédiate (utilisation du bâton, de
la ficelle, etc.), substructures pratiques des futures notions (schème de
l'objet permanent, groupe des déplacements spatiaux, causalité sensori motrice, etc.) |
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Transitivité des égalités ou des différences croissantes |
7
- 8 ans |
Si A = B
et B = C Þ A = C Si A < B
et B < C Þ A < C |
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Phase préopératoire avec développement de la fonction sémiotique Opérations concrètes |
7
- 8 ans |
Langage, symbole, jeu Classifications, sériations, correspondances, nombre |
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Opérations formelles |
11
-12 ans |
Opérations propositionnelles avec leur combinatoire
et leurs transformations selon un groupe de quaternalité
unissant en un seul système les deux formes
élémentaires de réversibilité (inversion ou négation et réciprocité). La réversibilité comme condition de la pensée. - Pour Piaget, le point de départ de la formation des opérations logico-mathématiques réside dans une abstraction à partir de la coordination générale des actions. Or ces opérations ne peuvent être tirées des objets d'eux-mêmes, puisque l'abstraction ne donne lieu qu'à des constatations non nécessaires tandis que les opérations logico-mathématiques sont caractérisées par une nécessité interne due à leur réversibilité entière (non physique). D'ou vient la réversibilité ? |
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La psychologie génétique a montré que cette classification par genre et espèce nécessite la capacité de séparer par l’attention les propriétés composantes d’un objet et de les grouper de façon structurée par les activités de réunion ou soustraction d’ensembles d’individus, ou par l’abstraction ou la conjonction de propriétés logiques. L’abstraction simple selon Piaget stipule que les propriétés extraites de l’objet sont inhérentes à l’objet. Cependant l’accès aux propriétés de l’objet se fait par des schèmes d’assimilation. L’abstraction réfléchissante nécessite que les propriétés lues dans l’objet de pensée sont dues à l’activité organisatrice du sujet. Selon la définition de Ducret : « le processus par lequel le sujet de connaissance abstrait l’ordre logique ou mathématique inhérent aux coordinations de ses actions matérielles ou mentales comporte trois types d’expression appropriée : 1) La traduction dans un système d’expression appropriée (indices, symboles ou signes) du contenu logico-abstrait. La construction d’un cadre d’assimilation permettant cette traduction 2) L’établissement à travers cette construction de liaisons nouvelles qui font que le réflétant peut dépasser en puissance et en richesse de calcul l’organisation logico-mathématique de départ. » Cependant d’après Ducret, on n’a toujours pas une conception satisfaisante de la façon dont l’organisation des connaissances guide le travail d’abstraction réfléchissante et se voit modifié en retour.
Human Cognitive Abilities - A
survey of factors analytic studies –
John B. Carroll, Cambridge University Press, 2004. www.benoitvirole.com |
Benoit Virole - www.benoitvirole.com Cognibulle